Le constat
Tous les quatre ans, PRO VELO Suisse lance un sondage, qui invite les cyclistes du quotidien à évaluer la « cyclabilité » de leur ville. Ce sondage intitulé Prix Vélo est soutenu par l’Office fédéral des routes (OFROU), l’association interprofessionnelle Vélosuisse et la Conférence des villes pour la mobilité.
En automne 2021 a eu lieu la 5e édition, 46 villes y ont participé (à leur demande). En Valais, les villes de Sion et de Martigny se sont prêtées au jeu. Alors que les municipalités romandes présentent de belles progressions par rapport à 2017, les deux villes valaisannes terminent en fond de classement, Sion arrivant même dernière.
L’interrogation
Comme il s’agit de la première participation de la capitale à ce Prix Vélo, le résultat est à relativiser. Le sondage a de plus été largement relayé dans les milieux cyclistes, le résultat n’est donc probablement pas statistiquement extrapolable à l’avis de la population générale. Néanmoins, à Berthoud, ville bernoise gagnante pour la 4e fois, ce sont aussi des usagers qui ont répondu au sondage. Et la politique en matière de vélo semble plus convaincre dans l’Emmental.
Dès lors, la question peut être posée : fait-on assez pour la mobilité douce en Valais?
Crédit : Chapatte
Nos solutions
Mais alors que faire ? PRO VELO Valais œuvre depuis des années pour défendre les intérêts des cyclistes (lire plus ici). Son regard critique, mais aussi constructif, sert surtout à faire avancer une cause que beaucoup de nos concitoyennes et concitoyens jugent utile, et qui s’est de surcroît inscrite comme objectif politique de la quasi totalité des administrations publiques.
Un sage scepticisme est le premier attribut d’un bon critique
James Russell Lowell
Si les résultats ne sont conformes aux attentes, des solutions existent pourtant. En voici un petit rappel non exhaustif.
L’action législative
A ce jour, les bases légales cantonales en Valais pour la mobilité douce quotidienne font défaut. Elles existent pour la mobilité de loisirs (voir ici), mais pas pour la mobilité douce quotidienne. Les bases légales manquantes permettraient d’allouer des budgets à la construction d’infrastructures pour le vélo, de mandater des partenaires comme PRO VELO, ou d’accentuer les actions de promotion de la mobilité douce. Afin d’y remédier, un collectif mené par PRO VELO Valais a lancé une initiative cantonale (à signer ici).
Au niveau communal, les plans directeurs communaux ou intercommunaux guident les politiques publiques sur le plan local. Ces plans contiennent en principe des stratégies de mobilité, mais doivent encore être créés, développés ou renforcés dans plusieurs communes. PRO VELO Valais a mis en place des groupes de travail locaux pour proposer son aide et transmettre l’avis des usagers (y participer).
L’action citoyenne
Beaucoup de personnes ne trouvent pas de temps pour s’engager activement. Mais souvent, ce sont des petits gestes qui font la différence. En téléchargeant l’application Bikeable.ch, vous pouvez signaler les bons et les mauvais endroits que vous rencontrez à vélo. Ces points sont ensuite relayés aux administrations concernées.
La pratique du vélo dépend aussi de personnalités politiques qui privilégient l’utilisation de vélos. En élisant des personnes sensibles à la cause du vélo, vous augmentez la probabilité que de telles infrastructures voient le jour.
L’action politique
La politique est évidemment le nerf de la guerre. S’engager pour la mobilité douce, c’est mettre en avant plusieurs choses:
- Extension et amélioration des réseaux, par le développement de bandes cyclables, voire de pistes cyclables là où les gabarits le permettent et en privilégiant dès que possible la séparation des flux (automobiles séparées de la mobilité douce);
- Définir des axes Nord-Sud et Est-Ouest dans les localités, où des priorités sont accordées aux cyclistes;
- Créer des giratoires adaptés à la mobilité douce (exemple ici);
- Création de places de stationnement pour vélos devant les magasins, maisons, écoles, en s’appuyant sur les normes VSS en vigueur (à cet égard, lire ici);
- Amélioration de la signalisation pour donner la priorité aux cyclistes
- Inciter à la combinaison P&R – vélo. Les villes sont de plus en plus bouchées, et les pendulaires souvent seuls dans leur voiture. Le vélo est une bonne alternative pour rejoindre le centre ville;
- Offre de services supplémentaires, comme des correspondances plus confortables et sécurisées, des ateliers de réparation, des systèmes de location ou des avantages pour les véhicules de transport en commun;
- Inciter les enfants à aller à l’école en vélo;
- Promouvoir le vélo dans les entreprises et mettre les bonnes incitations;
- Défrayer (par exemple par l’offre d’un vélo-cargo) les personnes abandonnant leur voiture;
L’action éducative et de sensibilisation
Près de 50% de nos déplacements sont inférieurs à 5km. Et pourtant, nous avons ce réflexe de prendre la voiture pour faire ces courts déplacements. Afin de montrer les avantages des déplacements à vélo pour la société et le bien commun, plusieurs mesures existent :
- Cours vélo pour les familles et adultes, aussi pour les vélos à assistance électrique;
- Développement des stations de recharge pour vélos à assistance électrique;
- Campagnes d’information et de promotion;
- Collaboration avec les municipalités et sensibilisation aux problèmes des usagers;
Il y a encore du travail, mais il y a aussi des solutions!
Crédit : Mix & Remix
Les médias en parlent
Le Nouvelliste, mobilité cyclable : Sion en queue de peloton, 09.05.2022
Rhone FM, Sion mauvaise élève, 09.05.2022
Radio Chablais, Sion arrive à la dernière place, 09.05.2022
Canal 9, Sion en queue de peloton, 11.05.2022
SRF, Sion will velofreundlicher werden, 18.05.2022
RTS, le Valais est à la traine, 20.05.2022
Steeve Maillard dit
Salut,
très bon article. A mettre à jour, car l’initiative vélo a abouti.
Copié-collé: L’action législative
A ce jour, les bases légales cantonales en Valais pour la mobilité douce quotidienne font défaut. Elles existent pour la mobilité de loisirs (voir ici), mais pas pour la mobilité douce quotidienne. Les bases légales manquantes permettraient d’allouer des budgets à la construction d’infrastructures pour le vélo, de mandater des partenaires comme PRO VELO, ou d’accentuer les actions de promotion de la mobilité douce. Afin d’y remédier, un collectif mené par PRO VELO Valais a lancé une initiative cantonale (à signer ici).