La ville de Sierre, idéalement située entre vignes et montagnes, empreinte d’histoire, d’authenticité et de terroir, ne manque pas d’atouts. Pourtant, une ombre plane sur la cité du soleil, celle de la mobilité.
En effet, les infrastructures en place favorisent une mobilité essentiellement motorisée. C’est bien dommage car un encouragement de la mobilité douce permettrait d’améliorer la qualité de vie sierroise, en diminuant le bruit, l’insécurité, les émissions de CO2 et de pollution, tout en offrant un espace public de meilleure qualité.
Des plans vélos ont bien été mis en place en 2009 et 2014 (mais sans être consultables) et 15 ans après, le constat reste sombre: le réseau cyclable est lacunaire (comment p. ex. rejoindre l’Ecoparc, l’hôpital et l’EDHEA, Denner à Granges ?) et mal conçu, et très peu de gens s’y risquent à vélo. Si la mobilité douce veut être encouragée, un réseau sûr, continu, efficace et attrayant doit être mis en place (www.guide-velo.ch).
Durant une courte rencontre organisée avec la commission mobilité (voir la présentation) constituée de conseillers municipaux et du service technique, les raisons de ce retard en matière d’infrastructures cyclables ont été avancées : les projets sont compliqués, imbriqués les uns dans les autres, et doivent prendre en compte une multitudes de contraintes technico-légales. PRO VELO a l’habitude d’entendre ce type d’excuses et reconnaît que les projets en lien avec la mobilité ne sont jamais simples. En revanche, ces difficultés techniques ne peuvent pas être utilisées pour justifier un quelconque retard, puisque toutes les villes suisses évoluent dans le même cadre législatif, tandis que certaines ont développé un réseau cyclable si performant que plus de trajets s’y effectuent en vélo qu’en voiture (comme à Bâle).
Un tel développement doit donc venir d’une volonté politique forte, qui doit considérer la mobilité douce sur le même plan que la mobilité motorisée, et non comme un simple loisirs (relire l’article sur la part modale en Valais). Fort de ce constat et de son expérience, PRO VELO Valais/Wallis, via son groupe de travail local, a décidé d’interpeller le monde politique sierrois sur cette question.
Une autre rencontre a été organisée avec le conseil général et municipal sous la forme d’une balade à vélo, qui a permis de mettre efficacement en lumière les difficultés rencontrées par les cyclistes pour se déplacer à Sierre (voir la présentation).
Cette rencontre s’est concrétisée par un postulat signé par tous les partis représentés, et accepté par la majorité du conseil général lors de la session plénière du 28 février 2024.
Ce postulat ne demande finalement pas grand chose à la municipalité sierroise, si ce n’est qu’il définit une façon efficace de travailler sur cette problématique, et qui a déjà été éprouvée dans d’autres villes valaisannes:
- Réactualisation de la stratégie vélo qui est devenue vieillissante, tout en y intégrant des objectifs transparents et quantifiables,
- Développement d’un axe cyclable est-ouest à Sierre,
- Intégration dans cette réflexion de toutes les parties prenantes pertinentes, tels que le service de la mobilité du Canton, ainsi que des représentants de la mobilité piétonne et cycliste.
Désormais, la balle est dans le camp du conseil municipal, qui a 6 mois pour formuler une réponse. Espérons donc que la politique sierroise reconnaisse enfin la légitimité et les besoins du vélo en tant que mode de transport, et qu’elle s’aligne ainsi sur les volontés fédérales et cantonales en matière de mobilité (relire l’article sur le retrait de l’initiative cantonale). Les communes ont un rôle prépondérant à jouer dans le développement d’un réseau cyclable du quotidien, tout comme les associations, comme décrit dans la récente stratégie cantonale mobilité douce 2040.
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