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PRO VELO Valais Wallis

PRO VELO Valais Wallis

L’association pour la promotion de la mobilité cyclable quotidienne et la défense des cyclistes en Valais.

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Politique

Pourquoi le vélo ?

14 décembre 2024

En enfourchant votre vélo, sans vous en rendre compte, vous vous transformez en super-héroïne/héro, qui lutte contre la pollution, le réchauffement climatique, les problèmes de santé publique, qui diminue le risque d’accident et qui améliore la qualité de l’espace public. Franchement, BRAVO et MERCI, continuez comme cela !

Pourquoi le vélo est fantastique

Le vélo est un moyen de transport extraordinaire! Saviez-vous qu’en termes énergétiques, l’espèce animale qui se déplace le plus efficacement sur cette planète est simplement un être humain sur un vélo? Aucune autre espèce et aucun autre véhicule n’est capable de faire mieux !

Le vélo est situé tout en bas de ce graphe, indiquant qu’il est le moyen de transport le plus économe connu sur cette planète (en nombre de calories dépensées par gramme et par kilomètre parcouru). C’est également un moyen de transport léger, n’augmentant que très peu le poids de la personne qui se déplace. Le vélo est donc un champion de la sobriété!

Même s’il paraît simple, le vélo est donc une invention extraordinaire ! Pour s’en convaincre et pour se rendre compte de toutes les améliorations dont ce véhicule a bénéficié depuis son appariation il y a plus de 200 ans, le mieux est de regarder cette courte vidéo :

Mais pourquoi tout le monde roule en voiture alors?

Malgré ces avantages, force est de constater que le vélo reste un moyen de transport minoritaire en Suisse, alors que la voiture est très largement utilisée.

En effet, la voiture est vue comme moyen plus efficace de mobilité, plus rapide et pouvant transporter une charge plus importante que le vélo. Grâce à une politique qui a investi des sommes considérables pour favoriser le développement d’un réseau routier imposant, la voiture est rapidement devenue un moyen de transport incontournable dès la sortie de la 2ème guerre mondiale. Et ceci en défaveur des mobilités actives, marche et vélo.

Evolution de la répartition de la part modale de différents modes de transport en Grande-Bretagne. L’utilisation du vélo (en vert) à fortement diminué au profit de la voiture (en rouge) à la sortie de la 2ème guerre mondiale.

La voiture a connu un tel succès qu’elle est devenue aujourd’hui un réflexe, avec pour conséquence d’être utilisée même pour des trajets très courts. Les statistiques en Suisse montre que la voiture devient le mode de transport le plus choisi pour des boucles supérieures à 3 km !


Cette faible part modale du vélo s’explique par des d’infrastructures inadaptées pour les cyclistes, qui se retrouvent contraints à partager la route avec des véhicules beaucoup plus larges, lourds et rapides qu’eux. Ce manque de sécurité pousse inévitablement les gens à laisser leur vélo au garage et à utiliser leur voiture à la place, même pour les trajets courts.

Selon le guide vélo, la grande majorité des Suisses seraient intéressés par des déplacements en vélo, mais n’osent pas franchir le pas pour des raisons de sécurité.

Le potentiel du vélo est donc énorme en Suisse !

Les limites du tout à la voiture

Pourtant, notre système de transport qui mise largement sur la voiture, montre ses limites. Celles-ci deviennent de plus en plus évidentes dans un contexte de changement climatique, de sédentarité, de coupes budgétaires et de manque d’espace.

Mais bonne nouvelle, les nombreux avantages qu’offrent le vélo proposent une réponse efficace à toutes ces problématiques !

Le climat

En Suisse, les émissions CO2 ont diminué de 20% en 30 ans. C’est bien, mais encore largement insuffisant. Parmi tous les secteurs émettant des gaz à effet de serre, celui des transports est celui qui a fait le moins d’efforts, sa part grimpant de 27 à 32% durant ce laps de temps.

Le vélo, même électrique, offre ici une solution de déplacement qui n’émet quasiment aucun gaz à effet de serre, comme le montre le calculateur de l’ADEME.

La santé

L’OMS tire la sonnette d’alarme sur la hausse de l’inactivité physique – la sédentarité – qui touche 1/3 des adultes, un chiffre en hausse de 5 % par rapport à 2010.

Selon cette organisation, l’inactivité physique est l’un des principaux facteurs de risque de mortalité liée aux maladies non transmissibles. Les personnes ayant une activité physique insuffisante présentent un risque de décès supérieur de 20 % à 30 % à celles qui sont suffisamment actives.

L’inactivité physique est une menace silencieuse pour la santé mondiale.

L’OMS

Évolution séculaire de l’activité physique quotidienne en France.
Source: IRMES (Institut de Recherche bio-Médicale et d’Epidémiologie du Sport)

L’OMS recommande donc 300 minutes d’activité physique par semaine. Elle permet de réduire le risque de mortalité toutes causes confondues ainsi que les risques de mortalité par maladie cardiovasculaire, d’hypertension, de cancers, de diabète de type 2 et de chutes. De plus, elle améliore la santé mentale, la santé cognitive, le sommeil et la masse adipeuse.

Rapporté au vélo, cela représente grosso modo 15 km parcourus par jour, ce qui est un distance tout à fait réalisable.

Et à ces bénéfices peuvent se rajouter d’autres liés à la baisse du risque d’accidents graves. Les vélos, étant moins rapides et moins lourds que les voitures, sont par définition moins dangereux que ces dernières. Une collision avec un cycliste roulant à 20 km/h est 100x moins dangereuse qu’avec une voiture roulant à 55 km/h.

L’énergie contenue dans un véhicule en mouvement, et qui représente donc la dangerosité en cas de collision, est proportionnelle à la masse du véhicule, mais aussi au carré de la vitesse. Lorsque celle-ci double, l’énergie est quadruplée.

L’argent

A cause d’infrastructures très onéreuses à construire et à maintenir, d’effets négatifs sur la santé, de bouchons, et de nombreux accidents, le trafic individuel motorisé coûte très cher à la collectivité. Il est important de noter ici que la grande partie des ces coûts, qu’ils soient directs ou indirects, sont portés par l’ensemble de la collectivité. En effet, les taxes sur les voitures et l’essence n’en couvrent qu’une petite partie. Sans oublier que le fait de posséder une voiture implique des dépenses importantes pour les ménages, en moyenne 1000 CHF par mois et par véhicule, selon le TCS.

Au contraire, le vélo rapporte de l’argent à la collectivé, notamment en réduisant les bouchons, les frais liés à la santé et aux accidents, et les frais de construction et d’entretien du réseau. C’est ce que montre une étude au Bénélux. Chaque km parcouru en vélo rapporterait plus d’un euro à la collectivé, tandis que chaque km parcouru en voiture en couterait un.

Autre exemple tout autant parlant. Selon, Stein van Oosteren, auteur du livre « Pourquoi pas le vélo?« , les Pays-Bas investissent 500 millions d’euros par an dans leurs infrastructures cyclables, et estiment que cela leur rapporte une économie en termes de coûts de la santé de 19 milliards d’euros par an (soit 3% du PIB). Joli retour sur investissement !

L’espace public

Nous avons tendance à l’oublier (la faute à la motonormativité !), mais l’espace public est occupé à 60% pour le trafic motorisé. Cela signifie que la grande majorité de ce bien commun est rendu dangereux, bruyant, polluant, et inaccessible à beaucoup de gens, notamment aux enfants, tout cela au bénéfice de la voiture !

Illustration de l’artiste suédois Karl Jilg

Cela est dû au fait que la voiture est le mode de transport le moins efficace en termes d’utilisation de l’espace. Cela peut paraître paradoxal, mais en ville, la voiture nécessite environ 10x plus de surface que le vélo ou la marche, pour un flux de transport similaire (le flux correspond au nombre de passages par heure). La voiture apparait donc comme un moyen de transport presque aberrant en milieu urbain, sachant que sa vitesse moyenne y est similaire à celle du vélo (voire légèrement plus faible).

Source : National Association of City Transportation Officials


Il est possible d’inverser la tendance, et des politiques allouant plus d’espace aux mobilités actives ont démontré leur efficacité à retrouver un espace public de qualité, avec moins de pollution, de bruit, de stress et plus de place pour la vie sociale!

Exemple de transformation de l’espace public à Vienne. Dans quelle rue voudriez-vous habiter?

Du bonheur !

Si vous demandez aux cyclistes du quotidien pour quelle raison il ont choisi ce mode de transport, la réponse que vous entendrez ne sera certainement pas un des points évoqués plus haut. La réponse sera certainement celle-ci : « La pratique du vélo rend simplement heureux !« . Ce qui est totalement vrai, nous confirmons ce point!

Notre vision de la mobilité

Pour toutes ces raisons, nous sommes persuadés qu’en faisant de notre but la défense et la promotion du vélo comme moyen de transport à part entière, nous ne rendons pas uniquement service aux cyclistes, mais également à toute la collectivité, qui retrouvera un mode de vie plus respectueux de l’environnement et de leur santé, moins cher, plus sobre, et avec une qualité de l’espace public grandement améliorée!

Nous militons donc pour des politiques favorables au vélo, qui incluent le développement d’infrastructures cyclables efficaces, continues et sécurisées, et qui favorisent le transport intermodal (vélo et transports en commun). Et pour ce faire, il n’y pas de miracle, de l’espace doit être repris là où il est disponible, c’est-à-dire à la voiture.

Sans bien sûr vouloir interdire cette dernière, puisque le transport motorisé reste dans certains cas le moyen plus approprié. Mais l’utilisation de la voiture ne doit plus être un réflexe pour n’importe quel déplacement.

Si vous aussi vous partagez cette vision, si le vélo vous rend heureux et que vous voulez en faire profiter un maximum de personnes, n’hésitez pas à soutenir notre association en cliquant sur le bouton ci-dessous!

Je veux soutenir PRO VELO Valais/Wallis !

PRO VELO lance le prix de la pelle rouillée

26 novembre 2024

A vélo en hiver, mais naaan?

Ce qui dans beaucoup d’esprits s’apparente à une ineptie, correspond en réalité à une pratique de plus en plus courante, voire absolument normale. Le vélo est un moyen de transport à part entière, pratiqué en été comme en hiver.

Alors oui, probablement que durant les 2-3 jours de neige en plaine on opte plutôt pour pour les transports publics, mais de manière générale, la pratique du vélo en hiver est très courante.

Selon une étude de la Haute Ecole de Lucerne, près de 3/4 des cyclistes qui se rendent le plus souvent à leur travail ou à leur formation enfourchent leur vélo même lorsque les conditions météorologiques sont défavorables.

Toujours selon cette étude, la satisfaction à l’égard de l’infrastructure cycliste est un facteur décisif. Alors qu’une infrastructure déficiente est presque devenu un mal acceptable en été, cela devient un fait critique en hiver.

L’infrastructure, un facteur clé

En hiver, l’état des routes et des voies cyclables en particulier est donc un facteur clé. Dans un canton alpin comme le Valais, le déblaiement des routes conditionne donc fortement la pratique du vélo.

Malheureusement, les vieilles habitudes sont encore bel et bien présentes en matière de déblaiement. Les voies cyclables sont rarement dégagées, ou servent même de dépôt pour les tas de neige qui sont enlevés pour faire passer le trafic automobile individuel.

Avenue Ritz à Sion, le 24 novembre 2024

Les exemples d’autres villes nous le montrent, c’est une simple question de priorité! A Copenhague, les pistes cyclables sont déblayées en premier, et la ville a massivement investi dans des déneigeuses spécialisées. Le budget pour le déneigement des pistes cyclables a augmenté de 2 millions de DKK par an (270 000 €) à partir de 2012 (source).

Pelle dorée ou pelle rouillée?

Après de nombreux rappels aux services techniques communaux, des plaintes à répétition des usagers, et même une interpellation au Grand Conseil en 2022, PRO VELO décide d’agir.

Et cela passera par changer les habitudes! En lançant le prix de la pelle rouillée durant cet hiver 2024/2025, l’association veut récompenser la commune qui fait le plus d’efforts pour la mobilité douce et, au contraire, offrir une belle pelle rouillée à la commune la moins cyclophile.

A l’aide des hashtags #yapasdesaisonpourprendreleguidon et #picommentlapistecyclable, les usagers sont invités à transmettre les bons et mauvais exemples sur tous les vecteurs sociaux.

Bon hiver, et surtout prenez soin de vous!

Vers le communiqué de presse


Les médias en parlent
Le Nouvelliste (1): https://www.lenouvelliste.ch/valais/pistes-cyclables-mal-deneigees-pro-velo-valais-cree-le-prix-de-la-pelle-rouillee-pour-sensibiliser-les-communes-1429421
Le Nouvelliste (2): https://www.lenouvelliste.ch/valais/pro-velo-valais-deplore-le-mauvais-deneigement-des-pistes-cyclables-ce-quen-pensent-les-internautes-1429645
Le Matin : https://www.lematin.ch/story/valais-un-prix-de-la-pelle-rouillee-pour-les-pistes-cyclables-mal-deneigees-103228310
20 minutes : https://www.20min.ch/fr/story/valais-une-pelle-rouillee-pour-les-pistes-cyclables-mal-deblayees-103227407
Canal 9: https://canal9.ch/fr/provelo-mecontent-du-deneigement-des-pistes-cyclables/
Rhône FM: https://www.rhonefm.ch/valais/pro-velo-valais-lance-le-prix-de-la-pelle-rouillee-767178
Walliser Bote : https://pomona.ch/story/509325/pro-velo-lanciert-preis-f%C3%BCr-gemeinde-die-im-winter-am-meisten-und-am-wenigsten-velofreundlich-ist?shareHash=Z1A0Wpq
Rhonezeitung : https://walliser-zeitung.ch/pro-velo-wallis-vergibt-negativpreis-der-rostigen-schneeschaufel/

 » Je n’ai pas de voiture, je ne sais pas ce qu’est la motonormativité. Mais après j’ai googlé, et j’ai pigé. »

Toi aussi, fais comme Charles Quint, renseigne-toi sur la motonormativité!

Lire notre article sur la motonormativité


La Vélifestation, c’était cool!

10 octobre 2024

Nous sommes le samedi matin, 21 septembre 2024, à Sion. Alors que la plupart des habitantes et habitants se réveillent gentiment et profitent d’un bon café au soleil, quelques valeureux cyclistes déambulent sur la Place du Scex. Car qui dit 21 septembre, dit Vélifestation.

Rouler pour plus de pistes cyclables

Ces cyclistes, présents en nombre, se sont donnés rendez-vous pour participer à la première Vélifestation en Valais. Le but: sillonner les rues de la capitale, montrer leur présence, et revendiquer plus de pistes cyclables dans le canton.

L’ambiance festive, les raclettes mouvantes, le bruit de sonnettes, l’apéro subséquent et la météo ensoleillée ont rendu cet première très sympathique.

Une expérience appelée à se renouveler

Vu le succès, une nouvelle Vélifestation aura lieu en 2025. Probablement avec une affiche tout autant belle (voir ici), et surement avec encore plus de succès!

A l’année prochaine!

La motonormativité, késako?

29 juillet 2024

Le trafic motorisé individuel implique de multiples conséquences néfastes pour notre santé, pour notre sécurité et pour la qualité de notre environnement. Tous ces faits sont clairement avérés et documentés. Pourtant, même lorsque des alternatives de mobilités pourraient facilement être développées pour diminuer le trafic motorisé (et oui, on pense au vélo ici), la voiture reste ardemment défendue, et ce à tous les niveaux, du politique jusqu’au simple citoyen, même ceux ne conduisant pas !

Un constat que nous partageons chez PRO VELO Valais/Wallis. Modifier le système de mobilité pour le rendre plus attractif pour le vélo est un changement incroyablement difficile à opérer, et ce dès que l’on touche à la mobilité individuelle motorisée.

  • Vous nous dites qu’il y aurait la place pour une piste cyclable bidirectionnelle dans cette rue? Je ne n’en vois pas.
  • Oui, la rue est très large en fait, il suffirait de supprimer une rangée de places de parc.
  • Mon dieu, ceci est inimaginable !

(dialogue véridique)

A qui la faute ? A la MOTONORMATIVITÉ !

Dans les villes, la grande majorité de l’espace public est réservé au trafic motorisé.

Qu’est-ce que la motonormativité ?

Mais que signifie ce terme un peu barbare ? Attention, définition ! La motonormativité décrit les biais cognitifs dont nous sommes toutes et tous (quasiment) victimes. Ces biais consistent à définir la voiture comme moyen de transport prioritaire, et à accepter les conséquences néfastes qui en découlent, alors que ces mêmes conséquences ne sont pas acceptables dans d’autres domaines.

Voici quelques exemples pour illustrer ce phénomène, issus d’un sondage réalisés sur 2000 personnes au Royaume-Uni:

Si quelqu’un laisse ses effets personnels dans la rue et qu’ils sont volés, c’est de leur faute et la police ne devrait rien faire. 40% des gens sont d’accord avec cette déclaration.

Maintenant changeons légèrement la question, en spécifiant le type d’effet personnel volé.

Si quelqu’un laisse sa voiture dans la rue et qu’elle est volée, c’est de leur faute et la police de ne devrait rien faire. Ici, la proportion des interrogés d’accord avec cette déclaration chute à 5%! Pourtant, rationnellement, il s’agit de la même question, la voiture étant un cas particulier d’effet personnel.

Deux autres exemples issus de cette étude sont intéressants:

Le risque fait partie intégrante [de la conduite/du travail], et tous ceux qui [conduisent/travaillent] doivent accepter le fait d’être gravement blessés. Proportions des interrogés d’accord : 61% pour la variante voiture, contre 31% pour la variante travail.

Les gens ne devraient pas [conduire/fumer] dans les zones densément peuplées ou d’autres personnes devraient respirer la fumée des [voitures/cigarettes]. Proportions des interrogés d’accord : 17% pour la variante voiture, contre 75% pour la variante cigarette.

Deux poids, deux mesures

Les gens acceptent donc plus facilement des conséquences néfastes, même très graves, si celles-ci proviennent du trafic individuel motorisé. Une des conséquences directes de la motonormativité est la façon dont sont considérés les accidents de la route. On les traite un peu comme la météo. Personne n’y est vraiment responsable, nous devons simplement accepter ces événements comme des aléas inévitables, des fatalités contre lesquelles personnes n’y peut rien.

Les gens acceptent donc plus facilement des conséquences néfastes, même très graves, si celles-ci proviennent du trafic individuel motorisé

Motonormativité

Par contre, lorsqu’un accident implique un cycliste, on pose systématiquement la question de ce que les victimes portaient (casque, habits visibles, etc.), sans jamais réfléchir aux causes qui ont abouti à un conflit entre deux modes de mobilités différents, dont un très vulnérable (tels que des aménagements inadaptés).

Autre exemple de motonormativité bien connu des cyclistes. Les données montrent que les cyclistes et les automobilistes enfreignent les règles dans les mêmes proportions. Pourtant, dès qu’un cycliste commet la moindre infraction au code de la route, certains crient au scandale (comme on peut très souvent le lire sur les commentaires en ligne), alors que très souvent ces écarts sont la conséquence d’une recherche de sécurité par rapport à des infrastructures inadaptées. De l’autre côté, le fait qu’un automobiliste enfreigne les règles – la plupart du temps pour gagner quelques précieuses secondes – est très bien accepté socialement.


Des conséquences sur nos infrastructures

Mais ce mode de pensée a également de fâcheuses conséquences sur le monde réel, notamment sur la manière dont on aménage l’espace public, puisque tout doit être entrepris pour faciliter les déplacements en voiture, qui est le mode de transport à prioriser.

Dans les carrefours, les angles des routes ont tendance à être arrondis, et ce pour faciliter le changement de direction des automobilistes, qui peuvent se permettre de moins ralentir (et de gagner de précieuses secondes). De ce fait, si un piéton doit traverser un carrefour, non seulement il se confronte à des véhicules plus rapides, mais en plus le passage piéton (c’est-à-dire la zone à risque) est sensiblement rallongée (si vous avez de la peine à suivre, n’hésitez pas à vous aider de l’image ci-dessous!)

On peut bien sûr éloigner le passage piéton du carrefour pour le placer dans la portion non-élargie de la route, mais le piéton sera toujours pénalisé car son trajet rallongé, la mobilité piétonne rendue moins attractive, tout ceci pour le confort des automobilistes.

A Sion, afin de faciliter les trajets des automobilistes, un piéton voulant traverser la route des Parties-Neuves en longeant la route des Ronquoz voit son trajet rallongé et doit traverser un passage piéton plus long que la largeur de la route, tout en risquant d’y croiser des voitures roulant plus vite. Le risque est également plus grand pour les cyclistes roulant sur la piste cyclable, puisque la partie rouge (à risque) est rallongée.

Cet exemple peut paraître bien anecdotique. Mais si vous observez comment l’espace public est agencé au travers du prisme de la motonormativité, vous y trouverez multitudes d’autres exemples qui montrent que nos rues sont très souvent d’abord réfléchies pour la voiture, puis pour les autres modes de transports et activités, si la place le permet. D’ailleurs, à chaque rétrécissement de la chaussée, les infrastructures cyclables et pédestres disparaissent systématiquement (du fait de normes motonormatives…), alors que c’est justement dans ces endroits que les utilisateurs les plus vulnérables sont les plus menacés.

Et ceci à des conséquences bien réelles sur la façon dont les gens se déplacent, puisque tout autre mode de transport que la voiture se voit marginalisé et rendu plus compliqué. Cela encourage donc les gens à opter pour la voiture. Après tout, tout est fait pour, réconfortant ainsi les décideurs et planificateurs dans leur choix. Ainsi, la motonormativité s’auto-alimente et se renforce.

Once you see it, you can’t unsee it

La bonne nouvelle, c’est que cela est en train de changer ! Vous vous rappelez de la première image montrant une rue bondée de voitures. En vérité, elle date un peu. Il s’agit de la rue Rivoli à Paris, et voici à quoi elle ressemble aujourd’hui:


En Suisse et en Valais, les choses changent aussi, doucement mais sûrement, vers moins de motonormativité. Des lois et des stratégies se mettent en place afin de reconnaître et de promouvoir le vélo en tant que moyen de transport. Mais tout se passe encore lentement, la faute – vous l’aurez compris – à la motonormativité qui à la peau dure.

Heureusement, une fois que l’on prend conscience de ce biais, il est plutôt facile de le corriger. Et une fois qu’on l’a vu, il est difficile de s’en défaire.

Pour aller plus loin sur ce sujet:

Vidéo “Carspiracy – You’ll Never See The World The Same Way Again” par Global Cycling Network (en anglais) : https://youtu.be/-_4GZnGl55c?si=x0lRCdpU84E1GFl4

Vidéo “Motonormativity: A blind spot we all share”, par l’Université de Lausanne (en anglais) : https://youtu.be/FnhQUJQgf7Y?si=AbAnwOmcfw_A3jd0


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Une pétition pour une Place du Midi sans voitures

12 juillet 2024



C’était mieux avant…

En 1995, la municipalité de Sion a décidé de refaire la Place du Midi en organisant un appel à projet sous forme d’un concours. Remporté par Jean-Paul Chabbey, le projet de nouvelle place fut présenté à la population sédunoise en 1998.

Pas moins de 107 oppositions au projet ont été recensées lors de la mise à l’enquête en juillet 1998. Motifs invoqués: la suppression des places de parc en surface.

«La première chose pour attirer les gens ici est de leur mettre à disposition des places de parc, le plus proche possible des magasins»

Un commerçant sédunois en 1998

Si de telles réflexions avaient été majoritaires parmi les décideurs à l’époque, la Place du Midi serait encore aujourd’hui pourvue de places de parc pour voitures. L’avenir a donc donné tort à ces commerçants réticents..

Et la science aussi. Un centre-ville où la mobilité douce – piétons et cyclistes – est prioritaire est un avantage certain pour les commerces et la qualité de vie des habitants. De telles conclusions sont le fruit de nombreuses études sur la piétonnisation des centre-villes et la qualité de vie en milieux urbains.

Commentaire d’un opposant dans le Nouvelliste, le 12 avril 1999

Un développement bénéfique

Après que la Cour de droit public du Tribunal cantonal puis le Tribunal fédéral aient rejeté le dernier recours, soutenant que « les intérêts financiers de la recourante devaient céder le pas devant l’intérêt public à un aménagement convivial de la Place du Midi », l’aménagement de la nouvelle place a enfin pu commencer.

Le bilan de cette nouvelle Place du Midi fut de suite positif: le trafic de transit a presque disparu (ô miracle), et les commerçants ont pu aménager de belles terrasses.

Tout changement est difficile au début, compliqué au milieu et magnifique à la fin.

Robin Sharma

La Place du Midi eut un tel succès, que les voisins de la rue des Remparts ont même lancé une pétition pour avoir droit aux mêmes soins.

Poursuivons l’évolution

En 2009, Rue de l’Avenir montrait par de simples photos l’évolution de la place du Midi au fil du temps. En bref, on est passés du vélo et du cheval sur de la terre battue à des voitures et encore des voitures sur de l’asphalte. Avant un début de revirement amorcé à la fin du XXè siècle.

Les photos de Rue de l’Avenir


Aujourd’hui, il est temps de conclure la belle évolution initiée par la municipalité en 1995 en fermant la place aux voitures et en la rendant aux piétons et aux vélos … mais pas forcément aux chevaux 😎

Signe la pétition ici!



Lire l’article du quotidien fribourgeois La Liberté du 31.07.2024




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30km/h: l’influence du lobby de la voiture sur le Parlement fédéral

28 avril 2024

Une motion a priori anodine

Décembre 2021, session parlementaire d’hiver, Berne. Alors que le monde politique se remet à peine des sessions mouvementées liées à la pandémie du Covid-19, des sujets comme celui de la mobilité refont leur apparition dans les discussions.

Un Conseiller national libéral-radical du canton de Lucerne dépose alors une motion intitulée « Consolider la hiérarchie du réseau routier à l’intérieur comme à l’extérieur des localités ». En somme, la motion demande de garantir – plus précisément d’ancrer – la hiérarchie du réseau routier dans la loi fédérale sur la circulation routière, en garantissant que les zones de 30 km/h demeurent une exception sur les routes à orientation trafic à l’intérieur des localités.

Les nouvelles dispositions

La loi sur la circulation routière stipule que l’autorité ne peut abaisser la vitesse maximale de 50km/h sur les routes à orientation trafic que sur la base d’une expertise.

Entre le dépôt de la motion parlementaire en 2021 et le débat au Parlement fédéral (automne 2023 au Conseil national et printemps 2024 au Conseil des Etats), de nouvelles dispositions fédérales sont entrées en vigueur début 2023.

Parmi celles-ci, la suppression de l’obligation d’établir une expertise dans les rues à orientation résidentielle pour diminuer la vitesse. Les communes peuvent ainsi diminuer la vitesse maximale sur une route résidentielle à 30km/h, sans effectuer d’expertise (alors que celle-ci demeure pour les routes à orientation trafic).

Le Conseil fédéral rappelait au passage l’importance et le maintien du régime différencié entre limitations à 50km/h et zones à 30km/h et réfutait une quelconque volonté de vouloir instaurer des zones à 30km/h de manière généralisée.

La clarté de la législation actuelle

Selon le motionnaire PLR, la législation fédérale n’était pas suffisamment claire, il s’agirait d’introduire une réglementation claire de la hiérarchie entre les routes à orientation trafic en localité et les routes à orientation résidentielle.

Or, comme le rappelle le Conseil fédéral, une telle réglementation était déjà en vigueur, même si elle n’était pas inscrite dans la loi mais dans l’ordonnance y relative.

Ainsi, pour réellement mettre en œuvre la volonté du motionnaire, il aurait fallu abolir la possibilité de diminuer la vitesse sur des routes à orientation trafic, en supprimant tout simplement la possibilité de le faire moyennant une expertise qui démontre les bienfaits d’une telle réduction de vitesse.

Albert Rösti, Conseiller fédéral en charge de la mobilité:

Pour atteindre le véritable objectif de la motion, il faudrait renforcer le droit en vigueur et ne pas se contenter d’inscrire dans la loi, plutôt que dans l’ordonnance, les prescriptions actuelles relatives à la limitation de vitesse à 30 km/h. Il faudrait donc quasiment écrire que la vitesse est en principe de 50 km/h sur les routes à orientation trafic et supprimer la référence à l’expertise.

La motion a finalement été acceptée par une large majorité dans les deux chambres fédérales.

La face cachée de la motion

Mais alors, diriez-vous, pourquoi cette motion, si de telles dispositions sont déjà en vigueur dans la pratique ? Plusieurs explications existent.

1. Une question de fédéralisme

Une majorité des membres du Parlement ne soutient pas les politiques de généralisation de la réduction de la vitesse, menées au niveau local (cantonal, mais surtout communal). Le seul moyen pour les élus fédéraux de contrecarrer ces avancées est de restreindre le champ d’action des communes, et compliquer administrativement la mise en œuvre des zones à 30km/h.

L’action politique, qui semble donc a priori anodine, est en réalité une ingérence de la politique fédérale dans les politiques de mobilité locales. Les élus fédéraux, peu conscients des problématiques locales, contournent ainsi les revendications communales.

2. Une vision archaïque de la mobilité

Une large partie du monde politique croît, à tord, que la fluidité du trafic augmentera avec l’augmentation de la vitesse maximale dans les agglomérations.

Dans les faits, c’est le contraire, et une telle vision reflète une grande méconnaissance des théories de la mobilité. Les zones à 30km/h fluidifient le trafic, et les routes déjà tant congestionnées ne permettent en pratique de toute manière rarement une vitesse supérieure à 30km/h.

Quand bien même la nuit, une vitesse à 50 km/h pourrait théoriquement valoir (car il n’y a pas de congestions), d’autres arguments, surtout liés à la santé, parlent en défaveur d’une telle mesure. En effet, diminuer la vitesse dans les agglomérations, même sur les routes dédiées au trafic au sein des agglomérations, augmente la qualité de vie des habitantes et habitants.

En milieu urbain, l’exception devrait être la vitesse maximale de 50 km/h et la règle les zones à 30 km/h, et non l’inverse.

3. Une soumission, parfois involontaire, au lobby de la voiture

Les conséquences de cette motion, c’est l’introduction de complications administratives, car les dispositions inscrites jusqu’à présent dans l’ordonnance le seront dans la loi.

Cela ouvre potentiellement la porte à une modification de l’ordonnance (qui doit respecter la volonté du législateur de vouloir des zones à 30 km/h uniquement de manière exceptionnelle).

Ainsi, le législateur fédéral suit, potentiellement sans même s’en rendre compte, le lobby de la voiture, qui agit à l’encontre des politiques urbaines, dont les bienfaits et l’efficacité (aussi en matière de fluidité) sont scientifiquement fondés.

PRO VELO Valais/Wallis s’engagera toujours en faveur des mesures qui sont fondées sur la science, et non pas sur une idéologie pro-voiture, dont la réelle vocation est le maintien d’une vision du tout-à-la-voiture, désuète depuis bien longtemps.


Cet automne, nous voterons sur le projet d’extension des autoroutes.

Nous nous engageons pour que l’argent public soit alloué à des projets plus responsables !

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