A vélo en hiver, mais naaan?
Ce qui dans beaucoup d’esprits s’apparente à une ineptie, correspond en réalité à une pratique de plus en plus courante, voire absolument normale. Le vélo est un moyen de transport à part entière, pratiqué en été comme en hiver.
Alors oui, probablement que durant les 2-3 jours de neige en plaine on opte plutôt pour pour les transports publics, mais de manière générale, la pratique du vélo en hiver est très courante.
Selon une étude de la Haute Ecole de Lucerne, près de 3/4 des cyclistes qui se rendent le plus souvent à leur travail ou à leur formation enfourchent leur vélo même lorsque les conditions météorologiques sont défavorables.
Toujours selon cette étude, la satisfaction à l’égard de l’infrastructure cycliste est un facteur décisif. Alors qu’une infrastructure déficiente est presque devenu un mal acceptable en été, cela devient un fait critique en hiver.
L’infrastructure, un facteur clé
En hiver, l’état des routes et des voies cyclables en particulier est donc un facteur clé. Dans un canton alpin comme le Valais, le déblaiement des routes conditionne donc fortement la pratique du vélo.
Malheureusement, les vieilles habitudes sont encore bel et bien présentes en matière de déblaiement. Les voies cyclables sont rarement dégagées, ou servent même de dépôt pour les tas de neige qui sont enlevés pour faire passer le trafic automobile individuel.
Les exemples d’autres villes nous le montrent, c’est une simple question de priorité! A Copenhague, les pistes cyclables sont déblayées en premier, et la ville a massivement investi dans des déneigeuses spécialisées. Le budget pour le déneigement des pistes cyclables a augmenté de 2 millions de DKK par an (270 000 €) à partir de 2012 (source).
Pelle dorée ou pelle rouillée?
Après de nombreux rappels aux services techniques communaux, des plaintes à répétition des usagers, et même une interpellation au Grand Conseil en 2022, PRO VELO décide d’agir.
Et cela passera par changer les habitudes! En lançant le prix de la pelle rouillée durant cet hiver 2024/2025, l’association veut récompenser la commune qui fait le plus d’efforts pour la mobilité douce et, au contraire, offrir une belle pelle rouillée à la commune la moins cyclophile.
A l’aide des hashtags #yapasdesaisonpourprendreleguidon et #picommentlapistecyclable, les usagers sont invités à transmettre les bons et mauvais exemples sur tous les vecteurs sociaux.
Bon hiver, et surtout prenez soin de vous!
Les médias en parlent
Le Nouvelliste (1): https://www.lenouvelliste.ch/valais/pistes-cyclables-mal-deneigees-pro-velo-valais-cree-le-prix-de-la-pelle-rouillee-pour-sensibiliser-les-communes-1429421
Le Nouvelliste (2): https://www.lenouvelliste.ch/valais/pro-velo-valais-deplore-le-mauvais-deneigement-des-pistes-cyclables-ce-quen-pensent-les-internautes-1429645
Le Matin : https://www.lematin.ch/story/valais-un-prix-de-la-pelle-rouillee-pour-les-pistes-cyclables-mal-deneigees-103228310
20 minutes : https://www.20min.ch/fr/story/valais-une-pelle-rouillee-pour-les-pistes-cyclables-mal-deblayees-103227407
Canal 9: https://canal9.ch/fr/provelo-mecontent-du-deneigement-des-pistes-cyclables/
Rhône FM: https://www.rhonefm.ch/valais/pro-velo-valais-lance-le-prix-de-la-pelle-rouillee-767178
Walliser Bote : https://pomona.ch/story/509325/pro-velo-lanciert-preis-f%C3%BCr-gemeinde-die-im-winter-am-meisten-und-am-wenigsten-velofreundlich-ist?shareHash=Z1A0Wpq
Rhonezeitung : https://walliser-zeitung.ch/pro-velo-wallis-vergibt-negativpreis-der-rostigen-schneeschaufel/
» Je n’ai pas de voiture, je ne sais pas ce qu’est la motonormativité. Mais après j’ai googlé, et j’ai pigé. »
Toi aussi, fais comme Charles Quint, renseigne-toi sur la motonormativité!
Fée dit
Bonjour,
1. Pas besoin de me faire un cours d’orthographe.
2. Pas besoin de me corriger mon français, merci.
Je lis avec un petit sourire votre article le déneigement et la circulation en vélo en hiver, y compris par verglas.
Mon opinion de vous rapprocher de votre assurance et de la lois en matière de circulation et les responsabilités qui en découlent.
Et surtout de penser aux usagés de la route, piétons, bus, camions, voitures dans une démarches telle que discuté dans la presse en cas de chute d’un de vos collègue en vélos… qui est responsable ?? Manque d’équipements pour l’hiver le verglas, conduite dangereuse ??
Hihi… hihi je ris noir, rien qu’à penser la situation et le carnage… oui, oui, le vélo… ok mais par beaux temps et sans remonter illégalement la piste à bande jaune à trait tillé au feu rouge… en traversant aux passages pour piétons,,, en faisant des « f… » à tout va aux automobilistes, aux camioneurs, aux chauffeurs de bus, aux piétons.
En effet le « chauffeur de vélo » se dit dans sa tête je suis le nouveau prioritaire de la route Youhou ! Cependant, ne pas oublié que rien ne protège en cas d’accident et l’hôpital se verra super content d’avoir de nouveaux clients, affaire juteuse, reconstruction de la colonne vertébrale, quand c’est encore possible… ! Chirurgie cranienne… et j’en passe…
Dès que ces considérations seront éclaircies, je serai volontiers à vous lire à nouveau.
A bon entendeur
La fée de la route
Philippe Jansen dit
Bonsoir la fée de la route,
Félicitations pour votre français et votre orthographe, ces jours-ci, nous avons vu pire 🙂
Il y a beaucoup de préjugés et de biais cognitifs dans votre commentaire. Une fois votre rire noir passé, vous penserez à aborder une réflexion factuelle, pour laquelle nous vous donnons volontiers quelques éléments déclencheurs:
– 86% des collisions impliquant un cycliste impliquent également un véhicule motorisé. Dans près de la moitié des accidents graves ou mortels, soit ceux auxquels vous faites référence dans votre commentaire, la responsabilité est imputée à un automobiliste. On recense toutefois 42% de cas où le cycliste est fautif. Les torts sont donc largement partagés.
– En l’absence de comptages fiables réalisés durant toute l’année, il est difficile de tirer des conclusions quant aux effets du temps sur les accidents de vélo. Si les intempéries ont tendance à rendre les conditions de circulation plus délicates, le beau temps attire les cyclistes, ce qui augmente également le nombre d’accidents en valeur absolue.
– Croyez-le ou non, mais dans les pays où la neige est très présente en hiver et la mobilité douce bien implantée, comme au Danemark, le nombre d’accidents mortels de cyclistes a diminué d’au moins 25 %. Les gens roulent moins vite et, en cas d’accident, les dommages sont moins graves.
– Votre commentaire parle en réalité exactement en faveur de ce que nous avançons: si le déblaiement est bien fait, les infrastructures seront meilleures, et il y a moins d’accidents. C’est le cas pour tout mode de déplacement, piétons compris.
– Si vous considérez que le vélo ne doit pas être pratiqué en hiver, alors vous, comme de nombreuses personnes, êtes probablement sujette à la motonormativité. Difficile de changer les habitudes…
Si ces quelques lignes ne provoquent pas de doute ou de début de réflexion en vous, alors le dernier trait tillé est probablement bien confirmé. Nous espérons que ces considérations et vos réflexions soient à présent éclaircies.
Bien à vous